Contes et psychologie
Il était une fois...
« Les gens ont oublié comment raconter une histoire. Les histoires n'ont plus de milieu ni de fin. Ils ont généralement un début qui ne cesse jamais de commencer. »
- Steven Spielberg
(Se) raconter des histoires
Je nourris un intérêt particulier pour le lien entre littérature, histoires personnelles et psyché. La manière dont nous racontons notre propre histoire joue un rôle central dans la manière dont nous vivons nos expériences. Notre esprit fonctionne en inscrivant les événements de notre vie dans une narrativité. Si nous ne pouvons pas changer les événements passés, nous avons le pouvoir de transformer le récit que nous en faisons. Un récit différent peut engendrer un ressenti différent, et ainsi, redéfinir notre vécu.
Lorsque l'inscription d'un événement dans notre "légende personnelle" se passe mal, cet événement peut devenir un traumatisme.
Je m'inspire souvent du personnage de Shéhérazade pour illustrer la nécessité vitale de (se) raconter des histoires. Tout comme elle utilisait les récits pour survivre, nous aussi, à travers nos histoires, pouvons donner un sens à notre vie, apaiser nos souffrances et transformer nos expériences.
Dans mon travail, cet aspect narratif est essentiel. Il s'agit d'aider les patients non seulement à comprendre leurs traumatismes, mais aussi à reconstruire un récit qui leur permet de reprendre le contrôle de leur vie et d'avancer de manière plus sereine et harmonieuse.
Pour moi, c’est là la définition la plus juste de la psychothérapie. À travers le processus thérapeutique, nous travaillons ensemble pour réexaminer et transformer ces récits personnels. Cette démarche permet non seulement de donner un nouveau sens aux expériences vécues, mais aussi d’améliorer la qualité de nos relations et notre bien-être général. En changeant la manière dont nous racontons notre propre histoire, nous pouvons créer un espace pour la guérison et la croissance, tant au niveau individuel qu'en termes d'interactions avec notre entourage.